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Buvez-vous trop d’alcool? Faites le test

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Portrait de Camille Bertholet
Par Camille Bertholet Responsable des nouvelles audiences

«Et toi, tu fais le Dry January?» C’est la question la plus entendue depuis la rentrée, car qui dit janvier, dit occasion d’arrêter l’alcool après les excès de Noël et les débordements du Nouvel-An. En 2023, un Helvète sur huit a tenté l’expérience du Dry January. La moitié a indiqué avoir réussi à tenir le mois entier et 70% étaient partants à réitérer l’expérience en 2024.

Selon la dernière enquête suisse sur la Santé de l’Office fédéral de la Statistique (OFS), effectuée en 2022, 83% de la population suisse de plus de 15 ans boit de l’alcool. Chez les hommes, 65% en consomment au moins une fois par semaine et ce pourcentage descend à 46% chez les femmes.

Si seulement 4% des Suisses présentent une consommation d’alcool chronique à risque (4 à 6 verres standard par jour pour les hommes et 2 à 4 verres pour les femmes), la consommation occasionnelle à risque (au moins cinq verres en une seule occasion pour les hommes et quatre verres pour les femmes) est en augmentation depuis 2007. En 2022, elle concerne 31% des hommes et 20% des femmes dans la tranche d’âge la plus touchée, soit les 15-24 ans. Chez les 25-34 ans, ils sont 25,8% d’hommes et 15,3% de femmes à être concernés.

Mais à partir de quel moment notre consommation d’alcool doit-elle nous inquiéter? «Quand on perd la liberté de choisir ce que l’on consomme, alors on est dépendant, explique le Professeur Jean-Bernard Daeppen, chef de service de médecine des addictions au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). La dépendance, c’est l’absence de liberté.» Et c’est précisément pour aider à évaluer les risques que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a élaboré l'Alcohol Use Disorders Identification Test (AUDIT), un test qui permet de se situer sur une échelle de risque en renseignant ses habitudes vis-à-vis de la boisson.

Répondez aux questions de l’AUDIT ci-dessous de la manière la plus sincère possible et découvrez les risques associés (ou non) à vos habitudes.

Répondez à toutes les questions pour calculer votre résultat
Votre score
8 / 40 ‣  En dessous de 6 si vous êtes une femme ou 7 si vous êtes un homme, vous avez probablement de faibles risques par rapport à votre consommation d'alcool. ‣  Un score supérieur ou égal à 7 chez l’homme et à 6 chez la femme évoque une consommation nocive, sans forcément de dépendance. C'est le palier où il faut vous interroger sur votre relation à l'alcool. Et c’est pour évaluer cette dépendance que le Dry January peut être utile. «Cette période peut être un bon test, poursuit Jean-Bernard Daeppen. À ce moment-là, on peut s’assurer qu’on a toujours le contrôle sur ce qu’on boit.» Pour suivre votre consommation, le spécialiste conseille également de documenter les verres consommés, dans un carnet de bord ou dans vos notes de téléphone. Des applications spécialisées existent, comme SMAART, application créée par le service de médecine des addictions du CHUV, qui compare la consommation de l’utilisateur avec celle de la population du même âge. Disponible sur Apple Store et Google Play Store. Le Groupement romand d’études des addictions (GREA), a développé l’application Stop-alcool, qui permet d’évaluer ses habitudes, que l’on consomme avec modération ou non. Disponible sur Apple Store et Google Play Store. ‣  Si vous obtenez plus de 12 points, vous êtes à risque de dépendance. «La dépendance à l’alcool survient de manière très insidieuse, contrairement à la cigarette qui rend accro très vite, explique le Professeur Jean-Bernard Daeppen. Notre tolérance à ses effets augmente et on ne se rend pas compte qu’on est en train de devenir dépendant.» Si vous constatez que votre consommation impacte votre vie quotidienne de manière néfaste, il est temps de vous tourner vers votre médecin ou un spécialiste. Les ressources à votre disposition Si votre consommation impacte votre qualité de vie, n’hésitez jamais à demander de l’aide auprès de votre médecin ou d’un spécialiste. Des ressources existent pour trouver du soutien. Vous pouvez notamment faire appel au service 24h sur 24 de la Main tendue, dédiée à l’aide aux personnes en détresse. Les plateformes Pro Juventute ou On t’écoute proposent des conseils et du soutien aux jeunes ou aux parents. Des numéros sont également à disposition: 0848 805 005 SOS alcool – Croix-Bleue Suisse
0848 848 846 Permanence téléphonique des Alcooliques Anonymes
Vous pouvez trouver plus de ressources sur le site d’Addiction Suisse.